Le Roi Pelé, consultant de Sport

La victoire de l’Italie sur l’Allemagne a été bien différente de celle de la France sur le Portugal. Ce fut une bonne surprise de voire la Squadra Azzurra jouer un football offensif à la fin du match. Je suppose qu’ils ont l’intention d’adopter un jeu similaire contre la France à Berlin, car la défense italienne est meilleure que leur attaque. Je prévois un autre match serré.

La France a l'expérience des grands rendez-vous. Je considère leur échec de 2002 comme un accident quasi-incroyable, mais j’ai peur que, lors de ce soixante-quatrième et dernier match de la Coupe du Monde, les Italiens soient en bien meilleure condition physique.

Zinedine Zidane a annoncé qu’il prendrait sa retraite après la Coupe du Monde, et c’est un don du ciel qu’il joue son dernier match pour la finale. Il a marqué deux buts importants, un contre l’Espagne et ensuite le penalty contre le Portugal. Mais je pense que Genaro Gattuso le surveillera de très près.

J’ai une autre inquiétude pour la France qui utilise Thierry Henry en attaquant de pointe isolé et le prive du soutien dont il a besoin pour marquer des buts comme c’est le cas en Championnat anglais.

Ce sera d’autant plus un problème maintenant, car l’Italie risque non seulement d’être meilleure défensivement que le Portugal, mais dispose également d’une attaque plus créative grâce à des joueurs comme Francesco Totti et Andrea Pirlo.

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L’organisation générale en Allemagne a été un modèle pour toutes les Coupes du Monde futures. Cependant, deux éléments devraient être reconsidérés la prochaine fois.

Tout d’abord, je pense que les deux demi-finales devraient être jouées le même jour, ainsi aucune équipe n’aurait un jour de récupération supplémentaire pour la finale. Deuxièmement, je pense qu’un ou deux  jours de repos seraient nécessaires entre la fin des matches de poule et le début des matches décisifs du deuxième tour.

Pour conclure, nous devons féliciter les supporters. Avant les phases finales, il y a eu beaucoup de débats et d’inquiétude concernant la sécurité et le hooliganisme. Mais il n’y a eu aucun incident à déplorer dans les stades lors de la Coupe du Monde et les supporters allemands ont imprimé une atmosphère d’excitation, passionnée et amicale, qui a été superbe à voir.

Cela aura été une merveilleuse fête.

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Quel que soit le vainqueur, la finale sera l’apogée de la Coupe du monde la plus "fair play" dont je me souvienne. Au début, certains arbitres ont peut-être sorti des cartons jaunes un peu vite, mais, en général, le niveau d’arbitrage a favorisé le bon déroulement des matchs, et lors de cette coupe du Monde en particulier.

Il est important de mentionner ce point. Les supporters - ainsi que les joueurs et les entraîneurs - ont la critique facile sur les décisions d’arbitre à leur encontre, il est donc juste de féliciter les arbitres d’avoir pris les bonnes décisions, même difficiles.

Pour moi, c’est une des raisons pour lesquelles il y a eu tant de buts marqués - et des buts spectaculaires - dans la phase initiale de la compétition.

Le break de quatre semaines dont les joueurs ont bénéficié entre les championnats en clubs et le début de la phase finale a également été fort utile. C’est une organisation du calendrier international que la FIFA devrait maintenir pour la prochaine Coupe du Monde en Afrique du Sud en 2010.

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D’aussi loin que je me souvienne, c’est la première Coupe du Monde où les défenseurs et les milieux de terrain ont fait plus forte impression que les attaquants. Habituellement, un "grand buteur" émerge lors de chaque Coupe du Monde, comme Ronaldo il y a quatre ans. Mais cette fois, des joueurs comme Philipp Lahm et Fabio Cannavaro ont davantage retenu l’attention, et la responsabilité de marquer des buts a été partagée.

Pour l’Italie, dix joueurs ont marqué les onze buts qui ont mené l’équipe jusqu’à la finale. Pour la France, quatre joueurs se sont partagés le maigre total de huit buts en six matchs. Ce changement de jeu au plus haut niveau international explique sans doute pourquoi la victoire de la France sur le Portugal en demi-finale est si difficile à analyser.

La France dispose d’une bonne et solide défense, mais j’attendais un pressing plus offensif au milieu de terrain. Je m’attendais également à davantage de puissance de la part des Portugais - particulièrement avec Felipe Scolari comme entraîneur - mais ils n’ont pas concrétisé les occasions. C’était comme s’ils n’avaient pas réalisé l’importance de cette demi-finale et l’avaient jouée comme un match de poule.

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J’étais inquiet du statut écrasant de favori du Brésil. Je me suis également inquiété que rien n'ait mal tourné en tout début de compétition, afin de tester le moral de l'équipe. Mais le Brésil a oublié de tirer les leçons de son histoire.

En 1958, nous avons battu la France 5-2 en demi-finale. Mais depuis, le Brésil n’a que de mauvais souvenirs contre la France. La France l’a emportée aux tirs au but en quart de finale au Mexique en 1986, et puis 3-0 lors de la finale à Paris en 1998, alors que la France accueillait la Coupe du Monde.

Il y avait donc une revanche à prendre sur ces défaites. Pour ce faire, le Brésil aurait dû faire le pressing et attaquer. Mais il ne l’a pas fait. J'ai été stupéfait. Au lieu de cela, après les 20 premières minutes, toutes les attaques ont été menées par la France.

Zinedine Zidane a été fantastique et j'ai été également impressionné par le jeune Franck Ribéry, joueur que je ne connaissais que très peu avant cette Coupe du Monde. Zidane était partout, demandant le ballon et contrôlant le jeu. En participant à cette Coupe du Monde, il savait que chaque match pouvait être son dernier - et il a donné tout ce qu’il a pu lors des deux derniers matchs contre l'Espagne et le Brésil.

L’équipe de France a montré un réel engagement physique, que nous n’avons jamais vu chez Ronaldo, très lent dans tout ce qu'il a fait, ou encore chez Ronaldinho, qui a été l'une des déceptions majeures de cette Coupe du monde. L'expérience de Lilian Thuram, dominateur en défense, a été essentielle pour parer l'attaque brésilienne.

Le Brésil ne peut pas se plaindre. En fait, pendant la seconde mi-temps Dida, dans les cages brésiliennes, a au moins permis au Brésil de ne pas perdre 2-0. C’était triste à voir. Surtout de la part d’une équipe expérimentée… et je m’attendais à plus d’actions et à un meilleur jeu.

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Maintenant que le Portugal est en demi-finale, je crois qu'il peut également battre la France et atteindre la finale pour la première fois. Je pense que Felipe les a organisés plus efficacement que la France et Deco et Costinha seront de retour, après avoir manqué le match contre l'Angleterre pour cause de suspension.

Les « vétérans » français ont bien joué pour arriver aussi loin, mais devenir à nouveau champions du monde va encore leur demander de venir à bout de deux matchs difficiles, ce qui donnera la mesure de leurs performances, de leur expérience et de leur forme physique.

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Je pense que l'Allemagne a les moyens de livrer une difficile bataille contre l'Italie et qu'elle peut gagner. Jouant à domicile, l’équipe peut y parvenir car les Allemands sous la houlette de Jurgen Klinsmann jouent pour gagner, alors que l'Italie joue généralement un jeu plus défensif - presque seulement pour éviter de perdre. Elle attend que l'adversaire fasse une erreur ou en arrive aux tirs au but, ce qui n'est pas l’esprit de la Coupe du Monde.

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Comme le Brésil, l'Argentine avait joué son meilleur football en phase de poules. Comme le Brésil, la plupart de leurs joueurs évoluent dans des clubs européens, aussi ne peuvent-ils pas incriminer les conditions de jeu.

Le match contre l'Allemagne aurait pu tourner différemment, mais l'équipe allemande a pris confiance. Elle a gagné en condition physique à chacun de ses matchs et les progrès réalisés en demi-finale ont préservé l’atmosphère merveilleuse de cette Coupe du Monde.

Philipp Lahm continue à m’impressionner. Il lit tellement bien le jeu. Chaque fois que l'Allemagne a un problème en défense, Lahm sort soudainement de nulle part pour calmer le jeu.

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Le Portugal - et Felipe Scolari, naturellement présent une fois de plus - jouera contre la France dans l'autre demi-finale.

Je dois admettre que j'ai été très content lorsque le Portugal a battu l’Angleterre, et cela pour deux raisons. Tout d’abord, j'étais heureux pour mes amis portugais. Ensuite, j'ai pensé que l'Angleterre aurait été un adversaire plus maladroit et plus difficile pour le Brésil dans les demi-finales.

La France, évidemment, avait une vision différente à ce sujet.

L'Angleterre, tout comme le Brésil, n’a jamais joué à la hauteur de nos espérances lors de cette Coupe du Monde. Je n'ai toujours pas compris pourquoi Wayne Rooney a été laissé souvent si seul en attaque, sans recevoir aucun soutien. On lui en demandait toujours trop, notamment suite à ses blessures. Enfin, son carton rouge contre le Portugal a rendu la situation presque impossible pour l'Angleterre.

L’équipe a eu une dernière chance dans l’épreuve des tirs au but, mais l’épreuve des penalties n’est pas aussi simple que les supporters peuvent le penser. Les grands noms du football - Maradona, Socrates, Zico, Platini, Baggio - ont tous manqué des penalties en Coupe du monde.

Quand vous gagnez 5-0, il est facile de réussir un penalty. Mais quand votre survie dans la Coupe du Monde dépend d’un tir au but, alors la situation est différente. Je plaisante toujours sur le fait que les présidents des fédérations devraient se charger des tirs au but, car la responsabilité est énorme.

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Je suppose que la logique est respectée. L’Europe accueille la Coupe du Monde et les quatre demi-finalistes sont tous européens.

Mais c'est un fait, non une explication ! Allemagne - Italie et France - Portugal seront de grands matches entre de grandes nations du football, avec peut-être des résultats surprenants. Chacune des quatre équipes a mérité de gagner son quart de finale. Mais on attendait plus, dans cette Coupe du Monde, de certaines équipes qui ont été battues. A commencer, évidemment, par le Brésil.

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